Parce que c’est le premier des défis que nous aurons à relever : celui de la reprise. Nous venons de vivre une chute sans précédent de l’activité économique dans le monde. Nous avons, grâce à la politique décidée et mise en œuvre par le Président de la République et sa majorité, limité les dégâts économiques et sociaux de cette crise majeure. Mais la reprise sera aussi pour beaucoup d’activités un moment de vérité qui nécessitera une attention de tous les instants, un accompagnement sans faille, une détermination à bousculer des modes de fonctionnement pour pérenniser les entreprises, leur permettre d’accéder aux fonds du plan de relance, les aider à saisir le train du numérique… Cette croissance avec laquelle nous devons renouer, cette compétitivité qu’il nous faut sans cesse améliorer, ce ne sont pas des gros mots : ce sont les conditions pour garantir nos droits sociaux, nos protections collectives, améliorer notre système de santé, développer l’éducation, financer les solidarités.
Choisir une nouvelle majorité, ce n’est pas faire table rase du passé : la majorité sortante du conseil régional a poursuivi, notamment en matière de développement économique, les actions menées par ses prédécesseurs, lesquels avaient aussi hérité de dispositifs imaginés par la majorité précédente. Cette continuité de l’action publique est un gage d’efficacité, de stabilité pour les acteurs économiques.
Désigner une nouvelle équipe régionale, ce n’est donc pas bouleverser brutalement des politiques qui ont, au-delà des alternances électorales, permis à notre région de connaître depuis une vingtaine d’année un des taux de chômage les moins élevés du pays, d’être considérée par les investisseurs comme un territoire favorable au développement économique et de cultiver un esprit entrepreneurial qui fait la force de l’Ouest.
En revanche, désigner une nouvelle équipe régionale, c’est choisir une approche singulière des questions économiques. Nous sommes porteurs d’une vision pragmatique, audacieuse et partenariale.
La crise que nous traversons a mis en évidence des atouts formidables, mais aussi des faiblesses chroniques qu’il nous faut corriger. Des faiblesses qui ont aussi, dans un passé récent, alimenté d’autres crises : du mouvement des gilets jaunes aux questions de tensions identitaires, de délinquance, jusqu’à la défiance envers la science, l’enjeu éducatif est au cœur du sujet. Et, là encore, l’échelle régionale est une échelle pertinente pour une action efficace.
La guerre scolaire, qui a longtemps marqué l’histoire sociale et politique de notre région, s’est en grande partie éteinte – et c’est une bonne chose. La cohabitation de systèmes public et privés garantit à la fois la liberté de choix inscrite dans la Constitution et l’accès de tous aux études. Il ne s’agira donc pas pour nous de ranimer de vieux conflits, mais bien de continuer à garantir l’égalité entre les lycéens, quels que soient les choix opérés par leurs parents, ainsi que de prendre en compte pleinement les évolutions démographiques à venir, pour assurer à tout jeune du territoire une capacité d’accès à un établissement public.
Le principe qui guidera notre action en matière d’éducation est simple : nous souhaitons une région qui assume pleinement les responsabilités que lui confère la Loi en matière de bâtiments et d’équipements, qui apporte son soutien aux initiatives sociales et pédagogiques imaginées par les équipes éducatives sans jamais prétendre s’y substituer et qui veille à garantir aux jeunes, lycéens, mais aussi étudiants et apprentis, des conditions matérielles qui leur permettent de se concentrer sur leurs formations.
C’est parce que nous serons capables de progresser économiquement, de mobiliser la science, la technologie et les connaissances que nous serons en mesure de répondre au défi du progrès par l’écologie. En la matière, lucidité et humilité s’imposent. La fixation d’objectifs impossible à atteindre, l’auto-culpabilisation permanente alimentent les discours de dénigrement systématique des résultats obtenus, entretiennent une culture de la protestation permanente. Au bout de cette impasse, se trouve le risque du découragement, alors même que le combat pour le climat et pour la préservation et la reconstitution de la biodiversité supposent une mobilisation de tous.
Non, nous ne ferons pas de notre région le laboratoire d’un “nouveau modèle économique et écologique”. Non, les Pays de la Loire (pas plus qu’aucune autre région ne peut y parvenir, quels que soient son dynamisme et la détermination de ses dirigeants et de ses habitants) ne « feront pas la différence » à eux seuls, dans la lutte contre le réchauffement climatique. En revanche, le combat pour le climat, nous y prendrons notre part, parce que son issue dépend de la mobilisation de tous, et non de l’action de “pionniers“ qui choisiraient une forme de décroissance et de s’extraire de la marche du progrès.
Nous prendrons notre part notamment en soutenant les innovations technologiques, les recherches scientifiques qui apporteront des solutions permettant de produire en polluant moins, de vivre en générant moins de déchets, de nous déplacer plus propre. En accompagnant les entreprises, les collectivités et les particuliers.
Mais pas en produisant moins, en vivant moins librement, en restreignant les déplacements : cela signifierait aussi accueillir moins, échanger moins, et au final perdre notre attractivité. Notre écologie est celle du pragmatisme et non de l’idéologie, de la liberté et non de la contrainte. C’est l’écologie des solutions, et pas des régressions. C’est une écologie qui anticipe les effets du réchauffement climatique, qui incite aux changements nécessaires sans jamais prétendre se substituer aux acteurs de terrain, qui accompagne les transitions, qui investit dans des projets utiles et à l’activité et au climat.
Dans une région dont les territoires ont des identités fortes, ce qui constitue une richesse, mais aussi où subsistent et parfois se creusent des disparités fortes au point de créer des inégalités – dans l’accès aux soins, entre les générations, dans la mobilité, dans l’accès à la culture… Il nous faut encourager le progrès par les solidarités.
Une région qui respecte ses territoires, qui entretient le dialogue avec ses habitants, ce sera une région plus forte. Une région attentive à toutes les générations, pleinement engagée dans la lutte contre toutes les discriminations, c’est cela une région progressiste.
Toutes ces propositions, finalement, poursuivent le même but : vivre mieux, ensemble. La crise que nous venons de traverser, et qui n’est peut pas terminée, nous a instruits : elle nous a fait mesurer à quel point accéder aux services de santé mais aussi nous déplacer librement, profiter de notre environnement et de la nature, nous sentir en sécurité, est essentiel à nos vies. Ce sont là des valeurs fondamentales : nous voulons, ici, dans les Pays de la Loire, promouvoir le progrès par la qualité de vie.
Se déplacer sans dégrader la qualité de l’air ni contribuer à aggraver le réchauffement climatique. Accéder aux services de santé, quel que soit son lieu d’habitation, son âge ou sa condition sociale. Accéder à la création artistique et découvrir le patrimoine naturel et architectural de nos pays. Pratiquer une activité sportive. Se sentir, en tout lieu et en toutes circonstances, en sécurité. Autant d’éléments essentiels, qui contribuent à notre qualité de vie. Autant d’objectifs auxquels les politiques publiques régionales doivent contribuer.
Près de 4 déplacements domicile-travail dans notre région sont effectués en voiture individuelle. Les déplacements en transports collectifs (car, bus et trains) se font essentiellement vers ou depuis les grandes agglomérations. La politique mise en place par l’État, dans le cadre de la loi d’orientation sur les mobilités, vise à préserver et à rouvrir les petites lignes utiles au développement des territoires. Une politique réaliste et pragmatique d’aide à la mobilité des habitants de la région doit donc répondre à une réalité, et non consister à plaquer un raisonnement idéologique sur la vie de nos concitoyens.
La priorité que nous nous fixons est de lutter contre le réchauffement climatique, c’est donc le triptyque facilitation de la vie des usagers des transports publics – investissement dans des infrastructures de transport décarboné – aide à la mutation du parc automobile qui guidera notre politique de transports.
(entreprises de transport, port de Nantes - St Nazaire, collectivités locales) pour développer un nouveau service type bateaux à hydrogène. Enfin, l’évolution très inquiétante du trafic du Port Nantes -Saint Nazaire justifiera que soit nommée, dès les premiers mois du mandat, une commission interdisciplinaire qui devra, en lien étroit avec le ministère des transports, réaliser un audit du fonctionnement et des axes stratégiques d’un équipement essentiel à l’économie régional aujourd’hui dans une situation préoccupante.
L’accès à la santé est une priorité légitime pour les habitants de notre région. Pas simplement parce que la crise du COVID a mis le sujet sur la table. Mais aussi parce que les inégalités qui perdurent et les difficultés de fonctionnement constatées nécessitent qu’on aille plus loin dans le déploiement d’une politique régionale cohérente et volontariste.
Permettre aux artistes et créateurs d’exprimer leurs talents, offrir à tous les publics l’opportunité de les découvrir : ce sont les objectifs de toute politique culturelle. Et c’est peu de dire que la crise sanitaire a bouleversé cette relation si précieuse : en privant les acteurs culturels de leurs capacités à s’exprimer, en limitant drastiquement le public de la possibilité d’accéder aux œuvres. L’enjeu de la reprise des activités est ici essentiel, de même que la mise en cohérence des dispositifs régionaux et nationaux doit permettre de renforcer l’accès des jeunes à la culture.
Comme le monde de la culture, celui du sport a subi la crise sanitaire de plein fouet : la pratique amateur a chuté lourdement, mettant en sursis certains clubs, et les clubs professionnels ont souffert de l’absence de public. Même si les dispositifs de l’État ont permis de limiter les conséquences néfastes, notamment grâce au PASS-Sports dont les contours seront précisés très prochainement, et au travers des aides spécifiques de compensation partielle de billetterie, clubs amateurs et professionnels nécessitent une attention accrue. Mais au-delà de la sortie de crise, la politique régionale du sport nécessite à nos yeux quelques réorientations.
Dernier élément constitutif la qualité de vie, et non le moindre : la sécurité, qui est la condition indispensable de l’exercice des libertés. En la matière, nous prenons le parti d’une Région qui prend pleinement ses responsabilités là où elle exerce des compétences propres (lycées et transports), qui accueille les forces de l’ordre et leur garantit des conditions de vie et d’exercice de leurs missions sereines, et qui prend toute sa place dans les politiques de sanction des incivilités et de lutte contre la récidive.